
A force de vouloir être compris par tout le monde, les politiques simplifient le langage à l’extrême, il devient sans nuance, il n’explique plus rien car les conseillés en communication encouragent les clichés qui sont facilement assimilables mais n’apportent aucune description réelle du présent, ni la projection envisagée avec la méthode et le temps nécessaire aux réalisations. La réalité déformée par cet appauvrissement du langage deviendra le socle de controverses, de contestations, d’arguments improductifs qui se traduiront souvent dans des actions inutiles, impropres à solutionner un sujet mal cerné dès le départ. Un langage imprécis, trop simplificateur, évitant les difficultés conduit les citoyens à penser que les résultats seront immédiats, les débats mal enclenchés ne peuvent pas être fructueux puisque la complexité des sujets n’est jamais abordée, les échanges s’effectuent sur des symboles pour capter les émotions, les sentiments des citoyens au détriment du raisonnable, du sérieux, d’une construction durable dans l’intérêt de la société et finalement des individus. Les opposants politiques vont mêmes amplifier le phénomène en bombardant la collectivité de faux symboles : l’âge de la retraite, le RIC, la liberté, le danger de l’immigration, la vaccination obligatoire mais sans l’être, le danger, … Ces sujets sont déconnectés de la réalité parce qu’enrobé dans la superficialité et détourné de leurs buts initiaux. Le RIC est présenté comme un plus démocratique, mais ses inconvénients ne sont jamais abordés, l’âge de départ à la retraite est un des paramètres avec le niveau des pensions, les taux des cotisations ou une augmentation de la tva pour rétablir l’équilibre financier… pourquoi ces débats stériles, inutiles et qui n’apportent aucun règlement au problème. Les médias pour des raisons techniques veulent obtenir de leurs questions longues des réponses rapides qu’ils vont commenter négativement sans possibilité pour l’interrogé de s’expliquer complètement. L’action politique est caricaturée, dénaturée, le citoyen est pris en otage par un système médiatico-politique qui l’infantilise, le prive de son pouvoir de votant éclairé. Tous perdants dans l’affaire sauf pour la médiocrité. L’autorité politique ne peut provenir que d’un langage, clair, simple, précis, complet, argumenté, intégrant les efforts et le temps indispensable toute réalisation.
